Ma beauté

Ma petite mamie, comme tu le vois on a fêté l'anniversaire à Ninou. Et oui 5 ans déjà...

Elle parle souvent de toi, elle dit que tu es morte. C'est fou comme elle comprend tellement de choses. 

Et toi qui me manque tant ! L'autre nuit j'ai fait un rêve assez bisard, j'étais en trin de courir dans la rue près de chez toi et je suis rentré dans ton jardin. Il y avait la nouvelle locataire à la porte et je me suis mise à hurler au fond du jardin. J'hurlais ta mort. De toutes mes tripes. 

Dans cette maison ou j'ai grandit il y a eu tellement de souvenirs avec vous mes mamies. Maintenant il y a 2 femmes qui y habitent je crois, mais je préfère ne pas savoir...Et pourtant je meurt d'envie d'aller frapper à leur porte en leur disant de partir. C'était ma maison, notre maison. 24 années de ma vie. On avaient même tout refait les murs, la tapisserie, et puis j'ai fait mes premiers pas dans votre jardin, j'ai aussi fait mes 1 ères chutes...J'étais toujours avec vous, tout les jours. Et maintenant ? 

Je me surprend à vouloir venir vous voir, prendre le café, regarder télé matin, et surtout l'incontournable jean luc reichmann ! Parce que ça c'était sacré le midi quand tu me preparais le repas, il fallait pas louper les 12 coups de midi. Et puis quand tu me coiffais les cheveux... je me mettais à la table du salon et tu démêlais mes cheveux avec le peigne même à 20 ans j'adorais toujours autant ça. Tes mains qui me manquent tellement même si elles étaient pleines d'arthrose...

Toutes ses petites choses de la vie prennent tout leur sens aujourd'hui. Parce qu'on ne profite jamais assez du moment présent. Si seulement j'avais su que tu partirais si brutalement dans de telle souffrance je te jure que j'aurais voulu te faire vivre des choses magnifiques jusqu'à la fin. Mais on n'a pas eu le temps. 

Tu sais maintenant je vois la vie différemment, je profites et je m'en fou de plein de choses ! Parce que je sais la vraie valeur de la vie. Quand on a la santé on a tout ! C'est une richesse que les gens oublie...Mais vous, vous m'avez montré à quel point la vie est précieuse. Alors il faut vivre, vivre le moment présent, sans penser à demain, juste vivre. Parfois ce n'est pas facile de se dire ça, et parfois je tombe moi aussi. Mais grâce à vous j'essaie de me relever et de toute façon comment pourrais-je faire autrement ? Vous avez été des exemples à mes yeux, de vraies femmes battantes, et votre force vous me l'avez donné.

Depuis vos départs, tellement de choses ont changés et je suis sur que de la haut vous êtes fières de nous. Bon, parfois ce n'est pas simple, mais on essaye d'avancer comme on peux et puis il y a des jours avec et des jours sans. Alors tant pis on tombe et on se relève toujours.

J'ai conscience que si aujourd'hui ça va, demain ça n'ira peut être pas et je serais peut être même en trin de vous appeler, de vous crier, d'hurler vos noms ! Parce que vos départs sont des déchirements. Vous étiez mon sang, mon cordon ombilical quoi ! Et ça fait mal...

Je ne pense pas qu'un jour je puisse m'habituer à votre absence, mais je vous promet que je vais essayer de l'apprivoiser et vivre avec. 

Et puis comme disais Victor Hugo dans une de ces citations, '' Tu n'es plus là ou tu étais mais tu es partout là ou je suis ''.

En conclusion,  '' Vous n'êtes plus là ou vous étiez, mais vous êtes partout là ou je suis ''. 

Alors je vous porte toujours avec moi, vous, qui m'avez porté si souvent. 

 

                                                                                                                                         Eléna

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